L'Index mondial 2011 de la compétitivité dans les technologies de l’information de The Economist Intelligence Unit, positionne la France en 21ème position avec quatre places perdues par rapport à 2009, sa progression étant plus lente que plusieurs autres pays plus compétitifs qu’elle dans le domaine des technologies de l’information.
Le classement analyse la situation de 66 pays sur la base de 5 leviers de compétitivité reflétant les bases essentielles de l’innovation informatique :
- la conjoncture économique
- l’infrastructure informatique
- les ressources humaines
- l’environnement de recherche et développement (R&D)
- l’environnement juridique et les aides publiques au développement du secteur informatique.
Les premières places du classement 2011 mettent à l’honneur les Etats-Unis, la Finlande, Singapour, la Suède et le Royaume-Uni.
Les pays qui affichent les plus fortes progressions par rapport à l’édition 2009 de l’Index sont la Malaisie, qui gagne 11 places au classement général du fait de l’intensification de ses efforts de recherche et développement, et l’Inde, qui avance également de 10 places grâce à son environnement robuste de R&D et au dynamisme de son capital humain. D’autres pays, comme Singapour, le Mexique, l’Autriche, l’Allemagne et la Pologne, améliorent nettement leur compétitivité cette année avec de meilleurs résultats toutes catégories confondues.
Les résultats de la France en détail
Conjoncture économique
Malgré un score identique à celui de 2009, la France perd une place, passant en 24ème position dans cette catégorie. Ses bons résultats en matière de protection de la propriété intellectuelle ne suffisent pas à combler son retard sur la plupart des autres pays d’Europe occidentale, en particulier dans les domaines de l’ouverture aux investissements étrangers et des réglementations gouvernementales (ex. sur la simplicité de concession de licences). En dépit de la révision à la hausse des prévisions de la croissance française du FMI en juin 2011, à 2 % cette année, le régime fiscal du pays et la sur-règlementation du marché du travail demeurent des obstacles.
Infrastructure informatique
A l’inverse de ses voisins allemands et britanniques, la France affiche une forte progression sur ce terrain par rapport à 2009, gagnant 3 places pour occuper le 16ème rang. Malgré une tendance à la baisse des dépenses en informatique depuis 2009 et des améliorations moins significatives que dans d’autres pays en termes d’acquisitions de PC et de sécurité Internet, la France gagne du terrain sur le marché du haut débit. Un tiers de sa population dispose à présent d’une connexion haut débit et, selon l’Arcep, l’autorité française de régulation des télécommunications, le nombre d’abonnements aurait grimpé de 8 % au 1er trimestre 2011.
Ressources humaines
Le déclin des recrutements dans l’enseignement supérieur et dans les filières scientifiques et techniques figurent parmi les principales causes de la baisse de performance de la France en 2011 (classement et score). Le nombre de postes dans l’informatique est relativement stable depuis 2009. Toutefois, malgré une population comparable, la France dispose de nettement moins de travailleurs dans l’informatique que le Royaume-Uni. Environnement de recherche et développement (R&D) : malgré ses améliorations dans chacun des domaines de la catégorie, la France perd 3 places pour se classer au 19ème rang. Un fait inhabituel qui s’explique par la progression plus rapide de pays aux performances comparables en matière de R&D (Danemark, Suisse et Autriche). Les secteurs public et privé ont investi davantage dans la R&D ces dernières années et la part de l’informatique dans les dépôts de demandes de brevets a atteint 10 %, d’après l’OMPI. Le gouvernement décrit son crédit d’impôt recherche, qui peut atteindre 50 % la première année d’investissement, comme sa « mesure fiscale phare » pour encourager les entreprises à développer leurs opérations de R&D en France.
Environnement juridique
La France s’améliore légèrement dans cette catégorie depuis 2009 (classement et score), rejoignant la Norvège à la 11ème position du classement. The Economist Intelligence Unit a amélioré le score de la France en matière de protection de la propriété intellectuelle suite à sa ratification des Traités de l’OMPI sur le droit d’auteur (WCT) et sur les interprétations et exécutions et les phonogrammes (WPPT) en 2009. Le pays obtient également une évaluation globale positive dans les domaines de la signature électronique, de la confidentialité des données et de la législation sur la cybercriminalité.
Soutien au secteur informatique
Le déclin de la performance (classement et score) de la France dans ce domaine est dû principalement à deux indicateurs : l’accès aux capitaux d’investissements et les marchés publics en matière d’informatique. Conséquence peu surprenante de la crise financière, l’accès des sociétés informatiques et d’autres secteurs aux capitaux d’investissements s’est restreint depuis 2009 (de même, les investissements directs étrangers ont chuté de 33 % en 2010, selon la Banque de France), tout comme les dépenses publiques en informatique, selon le cabinet d’analystes IDC. La neutralité du gouvernement au regard des technologies et des acteurs de l’industrie vaut à la France l’un des plus mauvais scores en Europe. En revanche sa stratégie de « e-gouvernement » reçoit un accueil favorable. Le gouvernement prévoit de rendre accessibles en ligne 80 % de sesservices publics d’ici la fin de 2011.
Source : InfoDSI.com