jeudi 29 juillet 2010

La 3G pour 99,8% de la population française d'ici 2013

Un accord de partage d'équipements réseaux 3G a été conclu entre les opérateurs Orange, SFR, Bouygues Telecom, et prochainement Free Mobile, exemple concret d'application de la Loi de Modernisation de l'Economie (LME).

L'accord d’extension et de partage 3G (”RAN Sharing”) entériné entre les opérateurs avec la bénédiction de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a l’ambition de réduire la fracture numérique sur le territoire.

Cette couverture complète en 3G va permettre de développer l'usage des solutions informatiques en mode nomade, notamment grâce au SaaS et Cloud Computing.

mercredi 21 juillet 2010

"L'initiative services mobiles" pour stimuler l'innovation des acteurs français du mobile

L'initiative services mobiles a vocation à rassembler l'ensemble des acteurs de l'écosystème mobile : laboratoires publics, PME innovantes, grands groupes industriels, associations et pôles de compétitivité, autour de plusieurs actions concrètes et ambitieuses pour dynamiser cet écosystème. Oséo et l'institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) sont membres de cette initiative.

Le marché des services et des applications mobiles se trouve dans une phase de forte croissance au niveau national et mondial. La France dispose d'atouts importants pour avoir une présence forte sur ce marché. Stimuler l'écosystème national des services mobiles (et activer de nouveaux leviers qui augmentent la capacité d'innovation des acteurs de cet écosystème) permettra à la France de conquérir plus rapidement des parts de marché, et donc de créer davantage de revenus, d'emplois et d'opportunités.

Les objectifs de l'initiative services mobiles (ISM) sont de stimuler l'écosystème d'innovation et le marché français de la mobilité, de rendre la France visible en terme de technologie et de produits et d'accroître la part de la France dans le marché mondial des services sur mobiles. L’initiative est organisée autour de 10 actions concrètes. Parmi ces actions, on citera par exemple :

  1. Déploiement et mise à disposition d'une place de marché de données publiques et privées pour les développeurs d'applications : sur cette place, les éditeurs de données pourront publier leurs APIs, leur métadonnées, ainsi que les licences sous lesquelles ils sont prêts à les mettre à disposition. Cette action est déjà en cours dans le cadre du projet "Data Publica".
  2. Cartographie du marché et de l'écosystème : mise en place d'un site Web 2.0 présentant l'ensemble des acteurs (grands groupes, PMEs, donneurs d'ordres, laboratoires de recherche, Pôles, etc.), des technologies, des expertises, des produits, des applications, etc. Cette action est déjà en mise en œuvre via le site www.mobile-jungle.org
  3. Programme ciblé OSEO de soutien aux PME. L'INRIA et OSEO mettront en oeuvre un programme d'accompagnement du transfert vers les PME désirant entrer sur ce marché ou y augmenter leur présence.

L'initiative est à la fois ouverte aux PME innovantes, aux entreprises de taille intermédiaire ainsi qu’aux grands groupes. Elle rassemblera aussi des donneurs d'ordre, et des acteurs de la recherche publique. Elle s’appuiera sur une action nationale coordonnée de transfert, à même de susciter un appel d’air au sein des écosystèmes innovants (notamment les pôles de compétitivité), d’animer et de coordonner les initiatives existantes.

La mise en place de projets coopératifs entre grands groupes, PME et laboratoires de recherche, partie intégrante de l'ISM, se fera dans le cadre naturel des pôles de compétitivité. Outre les trois pôles TIC mentionnés ci-dessus, des collaborations seront progressivement mises en place avec d’autres pôles qui souhaiteront rejoindre l’initiative (pôles TIC ou pôles plus verticaux). De manière générale, le lancement de l’initiative n’est qu’un premier pas et d’autres acteurs sont invités à rejoindre cette dynamique.

L'ISM se place aussi clairement dans une perspective européenne et s'intégrera dans la Communauté de la Connaissance et de l’Innovation EIT ICT Labs, projet de l’Institut européen pour l’innovation et la technologie, porté par l'INRIA pour la France et dont sont notamment membres l'Institut Télécom et Alcatel-Lucent, en partenariat avec plusieurs pôles de compétitivité.

Cette initiative est soutenue par les pouvoirs publics notamment par le Secrétariat d'État chargé de la prospective et du développement de l'économie numérique et la délégation aux usages de l'Internet.

« Les enjeux relatifs à la mobilité et aux applications pour "smartphones" sont donc au cœur du développement de l'économie numérique, et nous sommes bien en présence d'un marché de rupture piloté par l'innovation : technologies nouvelles, nouveaux usages et nouveaux modèles économiques. Marché qui connaît par ailleurs une croissance rapide grâce à un tissu de PME dynamiques et innovantes, positionnées sur l'ensemble de la chaîne de valeur. C'est donc tout naturellement qu'OSEO en partenariat avec l'INRIA s'associe à l'initiative ISM pour faciliter l'émergence et la maturation de projets de transfert de technologies issues de la recherche publique vers les PME innovantes. » a déclaré Laure Reinhart, directeur général délégué d'OSEO.

« Les services mobiles constituent un enjeu stratégique du développement de la société numérique. Il est clé d'agir rapidement car il existe une fenêtre d'opportunité pour que la France et l'Europe puissent avoir une position forte dans le domaine. Ceci passe par des actions de structuration de l'écosystème autour d'une feuille de route, ce qui est l'objet de l'Initiative Services Mobiles. Il existe un vrai potentiel pour le transfert de l'INRIA sur ces domaines, notamment à destination de PME innovantes. » rappelle Michel Cosnard, président directeur général de l'INRIA.

Source: secteurpublic.fr

lundi 19 juillet 2010

Les PME Européennes deviennent des Pro du Web

B2B Europages et OpinionWay ont mené une étude au plus profond de la crise (août 2009 - octobre 2009) sur l'évolution des outils de promotion des PME européennes.

Loin devant les catalogues, les dépliants et le marketing direct le site internet devient le plus utilisé, notamment pour promouvoir son activité à l'étranger. La crise a favorisé la croissance de la publicité sur Internet (44% des PME ont augmenté son utilisation), contrairement aux supports presse, radio, ou télévision (réduction pour 40% des acteurs en moyenne). Les salons avec stand sont également moins utilisés (réduction pour 36% des acteurs).

En tête des outils de promotion privilégiés figurent le référencement naturel (36%), l'e-mailing (24%), le référencement payant et la vente en ligne (10%).

Source: Journal Du Net

vendredi 16 juillet 2010

Microsoft Dynamics CRM / ERP : "Si vous ne voulez pas aller vers le Cloud, alors nous ne sommes pas les bonnes personnes pour vous"

"Si vous ne voulez pas aller vers le Cloud, alors nous ne sommes pas les bonnes personnes pour vous", le discours de Steve Ballmer lors de la plénière de la WPC - Conférence Mondiale des Partenaires Microsoft - qui se tient actuellement est clair.

Microsoft a déjà lancé un ensemble de suites logicielles de productivité en mode SaaS avec la suite Microsoft Online Services : la messagerie Exchange, le portail collaboratif SharePoint, la visio conférence Live Meeting, la messagerie instantanée professionnelle Office Communicator, et récemment une première version en ligne de la suite bureautique Office, Word Excel et PowerPoint.

Ces solutions sont d'ores et déjà des commodités, et le marché très concurrentiel tire les prix - et donc les marges - vers le bas face à Google notamment.

Pour se différencier stratégiquement sur le marché Microsoft a également lancé une initiative Cloud Computing avec la plateforme Azure, mais aussi avec des solutions clef comme la fédération d'identité ou le bus d'échanges électroniques de données, via AppFabric. Ces solutions sont tout à la fois destinées à capter le marché des entreprises qui pourront progressivement y faire héberger leurs solutions professionnelles et serveurs métiers, mais aussi les éditeurs de logiciels qui viendront compléter le portfolio de solutions.

L'étape suivante pour Microsoft vient d'être franchie avec l'annonce du déploiement mondial de Microsoft Dynamics CRM 2011 en mode SaaS, et de la version 2008 R2 de l'ERP Microsoft AX/Nav.

SalesForce est ici le concurrent cible, qui a ouvert la voie et montré que le marché était en attente de solutions de Gestion de la Relation Client.

Pour avoir commercialisé, en mode traditionnel et en mode SaaS, les solutions Microsoft Dynamics CRM et ERP je peux également témoigner de l'intérêt exponentiel des entreprises, très petites aussi bien que composées de plusieurs centaines de personnes. Les partenaires Microsoft Dynamics sont sollicités systématiquement par leurs prospects sur un mode d'utilisation sous forme d'abonnement - SaaS -, certains demandant exclusivement une proposition sous cette forme, d'autres demandant à avoir à la fois une proposition traditionnelle et une autre en SaaS pour comparer. Le choix se fait très souvent - sauf frein psychologique - sur la solution SaaS, pour ne pas avoir la problématique de gestion interne d'un serveur, de sa maintenance, de ses backups, de sa haute disponibilité etc.

Microsoft a déjà lancé l'étape suivante, d'une part en faisant évoluer la version 2008 R2 de l'ERP de manière à permettre une liaison complète avec la solution CRM, d'autre part en lançant prochainement un Microsoft Dynamics Marketplace, qui permettra aux éditeurs de solutions verticalisées de proposer des versions métiers spécifiques s'appuyant sur les offres CRM puis ERP Microsoft en mode SaaS.

Avec l'écosystème Microsoft, les nouvelles fonctionnalités et capacités d'intégration  native encore accrues avec les suites SharePoint 2010 et Office 2010, gageons que Microsoft va dans l'année qui vient conquérir des parts de marché importantes dans le secteur SaaS / Cloud, et CRM ERP notamment !

jeudi 15 juillet 2010

MIT : les bonnes affaires du programme de liaison industrielle (ILP)

Les universités françaises et européennes en rêvent, le MIT l'a fait ! Il s'agit bien entendu du programme de liaison industrielle (ILP) qui constitue l'un des points d'entrée au MIT, institution qui se présente d'abord comme la 11ème puissance économique mondiale et ensuite comme l'institut qui associe le plus grand nombre de prix Nobel (71). Le MIT se targue également d'avoir dans l'état du Massachusetts un impact économique supérieur à 164 milliards de dollars.

ILP fonctionne depuis plusieurs années selon un modèle d'affaires bien rodé. ILP est animé par une équipe de 25 cadres qui génère un chiffre d'affaires d'environ 4,5 millions de dollars[1] par an. Le programme possède un portefeuille de quelque 150 clients provenant de 31 pays dans le monde. Il s'agit généralement de sociétés importantes qui pèsent très lourdement dans l'économie mondiale. Les entreprises américaines sont naturellement les plus nombreuses (45), puis viennent les japonaises (25) et les taïwanaises (21). Des pays comme Singapour, l'Iceland, le Portugal, la Thaïlande ou la Hongrie y sont représentés. Pour sa part, la France compte 14 entreprises[2] appartenant à quelques grands secteurs industriels (transport, électronique, défense, environnement, etc.) ainsi qu'un pôle de compétitivité (System@tic).

A raison d'un ticket d'entrée de 60.000 dollars et d'un document contractuel signé pour deux ans, ILP se charge de vous ouvrir les portes du prestigieux Institut. Il s'agit avant tout de vous orienter dans les méandres d'une organisation décentralisée, très peu hiérarchisée et passablement complexe en raison de la quasi-absence de services communs aux 5 facultés, 33 départements et 57 unités de recherche qui regroupent un total de 10.500 employés (dont 1.025 enseignants) et un peu plus de 10.000 étudiants.

Naturellement, l'attention des industriels se porte sur les deux principales facultés qui concentrent près des deux tiers des ressources académiques et des effectifs de recherche : les sciences et l'ingénierie. C'est là le point fort du ILP : il vous permet d'y voir plus clair pour repérer "la bonne expertise" et ainsi aller plus loin dans la relation "partenariale" avec le MIT. Pour se faire, chaque client industriel est "accompagné" par un chargé de mission qui possède un portefeuille d'une dizaine de sociétés, généralement regroupées par pays ou branche économique. Le chargé de mission joue le rôle d'un médiateur : il traduit opérationnellement pour les personnels de recherche du MIT les demandes d'expertise ou de veille technologique des clients. Les chercheurs du MIT, s'ils y voient un intérêt pour leur faculté ou laboratoire de recherche, montent alors une ou plusieurs réunions en liaison avec le chargé de mission et l'industriel concerné. Selon les cas et les situations, les rencontres tournent autour du suivi des évolutions scientifiques et technologiques d'un champ disciplinaire ainsi que des innovations technologiques et de marché.

Le fonctionnement de l'ILP est ainsi conçu que ces réunions constituent un point de départ dans l'accès aux ressources du MIT. L'intérêt du MIT est en effet que l'entreprise s'engage ensuite dans une collaboration plus approfondie avec l'Institut. Cela peut prendre la forme de visites de chercheurs dans l'entreprise pour y donner des séminaires ou l'organisation de conférences conjointes spécialisées. Récemment, le programme ILP a aussi mis au point des cycles de conférences à l'étranger pour certes rassembler "ses clients" mais aussi pour attirer vers le MIT davantage d'industriels, de capitaux et de chercheurs.

Dans la pratique l'ILP n'est qu'une porte sur le MIT destinée à alimenter l'attractivité et les ressources de l'Institut. L'idée première du programme est en effet celle du ticket d'entrée pour amener les entreprises à effectuer leur marché technologique : 90% d'entre elles vont en effet rapidement au-delà de l'ILP pour s'engager dans des activités collaboratives marchandes avec le MIT. Les possibilités offertes aux clients sont innombrables : elles vont du contrat de recherche à la donation en passant par l'acquisition de licences ou l'adhésion à des programmes "exclusifs" comme la "Energy Initiative". Ce programme rassemble au sein d'un petit club fermé les plus grands comptes de l'énergie mondiale qui veulent conduire des travaux de recherche au MIT (compter plusieurs centaines de milliers de dollars...).

Si l'ILP contribue à ouvrir le MIT sur le monde industriel, il fait aussi en sorte de rendre difficile son accès pour les établissements universitaires étrangers et les organismes de recherche, notamment européens, le MIT orientant assez commodément les impétrants vers l'ILP. Notamment parce que le MIT ne possède pas de service de relations internationales alors qu'il est sollicité et courtisé par le monde entier. Mais qu'on se rassure, d'autres voies s'offrent aux organisations plus modestes qui ne peuvent compter que sur leur seule force scientifique et qui veulent se rapprocher de la 11ème puissance économique mondiale. Surtout que toutes les informations, contacts et champs d'expertise sont entièrement disponibles sur la toile ! Le rédacteur de cette note voit de son côté trois autres accès au MIT, tous plus économiques et sans doute aussi efficaces que le dispendieux ILP :

Le programme MIT-France : chaque année une dizaine de projets conjoints de recherche sont retenus suite à un appel à projets scientifiques entre la France et le MIT

L'accueil d'un stagiaire du MIT : chaque année, ils sont plus de 80 étudiants du MIT à se diriger vers les laboratoires et les entreprises françaises. Le chiffre est en augmentation constante, la France étant l'un des pays les plus prisés par les étudiants qui ont le choix d'une dizaine de destinations. Et quoi de mieux qu'un stagiaire du MIT pour vous y introduire ?

Prendre langue directement avec le personnel de recherche du MIT qui correspond à vos intérêts. Comme tous les chercheurs, ceux du MIT s'intéressent à la collaboration internationale, surtout qu'ils sont, autonomie oblige, tout à fait en mesure de prendre des décisions. La méthode ? Il suffit de consulter la littérature internationale !


Site Internet du MIT Industrial Liaison Program : http://ilp-http://www.mit.edu/

Origine : BE Etats-Unis numéro 213 (25/06/2010) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/63797.htm 

mercredi 14 juillet 2010

Cloud Computing : la vision positive des utilisateurs évolue très rapidement

En 2000, l'utilisation des services de Cloud Computing avait récolté moins de 10% de réponses positives de la part des américains dans l'enquête  « Internet and American Life Project » du centre de recherches Pew.

Alors qu'en mai 2010, la réponse a atteint 66% d'utilisateurs !

Les barrières psychologiques qui freinaient jusqu'ici le développement exponentiel des services logiciels sous forme d'abonnements volent en éclat, une révolution est en marche.

lundi 12 juillet 2010

La France ne représente que 2% de la production mondiale de logiciels !

L'étude 2010 menée par PriceWaterhouseCoopers et l'AFDEL - Association Française des Éditeurs de Logiciels - est sans appel ! La France se croit un leader du développement de logiciels, la réalité économique est aujourd'hui tout autre...

Le secteur est aujourd'hui composé de myriades de micro éditeurs. 60% du CA national de l'édition logicielle est réalisé par les 10 premiers éditeurs français, 60% des éditeurs français ont un chiffre d'affaires inférieur à 15 M€.

Le secteur dispose d'un formidable levier pour  renverser cette tendance : le Cloud Computing et le SaaS !
A condition que les acteurs considèrent enfin ces modèles à leur juste valeur. Signalons les efforts particuliers menés par les associations telles que l'AFDEL ou le Syntec Informatique qui ont récemment publié des livres blancs sur le sujet.

Saluons le travail beaucoup plus concret de l'association CLUSTER Edit, qui regroupe les éditeurs de logiciels Rhônalpins, et qui a organisé avec l'ENE - Espace Numérique Entreprise - la région, DRIDE, CCI - un programme SI-PME d'accompagnement des éditeurs dans leur transition vers le SaaS.

Le secteur de l'édition logicielle va vivre des changements importants, une transition vers de nouveaux modèles, l'utilisation de nouvelles technologies, le développement de nouvelles interfaces homme-machine, et ... des concentrations d'entreprises.

samedi 10 juillet 2010

Le Syntec Informatique publie un contrat type pour le SaaS

Après avoir publié en mai 2010 un livre blanc sur le Cloud Computing et le « Software as a Service », le Syntec Informatique donne les points à couvrir lorsqu'une entreprise veut contractualiser le recours à un service en mode  SaaS sous la forme d'un contrat type SaaS.

jeudi 8 juillet 2010

La transmission des données pour le Smart Grid, un secteur très convoité

Avec le déploiement à grande échelle des réseaux électriques intelligents et la multitude des applications associées qui voient le jour, la Smart Grid du futur engendrera des flux énormes de données entre les distributeurs d'électricité et les consommateurs. Ces flux devront être gérés et transportés, ce qui nécessitera un réseau de communication capable de les supporter tout en garantissant une sûreté et une fiabilité suffisante. Une série de questions se pose alors : sur quel modèle reposera le réseau de communication ? Sera-t-il ouvert comme pour les communications Internet ou suivra-t-il le schéma traditionnel des réseaux de communication utilisés par les distributeurs d'électricité ? Le consommateur recevra-t-il sa facture électrique de la main de ces derniers ou bien de compagnies proposant des services de gestion de l'énergie en ligne?

Si le sujet est aujourd'hui au coeur de l'actualité du Smart Grid, une réponse précise n'est pour le moment pas envisageable, divers acteurs ayant des ambitions incompatibles.

Un secteur à la croisée de deux grandes industries

Une des spécificités du Smart Grid est l'ajout d'un réseau de communication sur le réseau énergétique déjà existant. Les représentants politiques s'accordent à dire dans leur majorité qu'il existe pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis une synergie importante commune entre l'industrie de l'énergie et l'industrie des télécommunications. Pour marquer ce rapprochement, Steven Chu le Ministre de l'énergie et Jon Wellinghoff chairman de la Federal Energy Regulatory Commission (FERC) ont rejoint Julius Genachowski Chairman de la Federal Communication Commission (FCC) lors d'une rencontre ouverte entre plusieurs acteurs du Smart Grid.

En mars dernier la FCC avait déjà annoncé clairement ses intentions d'intervenir dans le Smart grid lors de la publication du FFC's Broadland Plan. A travers ce long rapport [1], elle prône une vision selon laquelle le Smart Grid deviendrait un prolongement d'Internet reliant l'ensemble des américains pour permettre des services à l'échelle nationale. Ceci inclut par exemple des cours ou des diagnostics médicaux en ligne, un réseau sécurisé sans fil public à l'échelle nationale et en particulier des outils de gestion d'énergie pour réduire la consommation des particuliers. Dans cette vision, la FCC propose d'utiliser le spectre national pour augmenter le déploiement du Smart Grid.

Suite à cette publication de nombreux acteurs présents dans l'industrie Internet se sont lancés dans la brèche ouverte par la FCC. Dan Reicher, directeur des initiatives sur le changement climatique et sur les énergies à Google, nous fait partager la vision du géant: "Le Smart Grid est fonction de deux industries : les télécoms et les fournisseurs d'électricité. L'accès à Internet est un composant important du Smart Grid parce qu'il peut supporter la transmission et l'échange d'information concernant les usages de consommation, et permettant l'engagement des consommateurs". Google a notamment lancé en début d'année, un logiciel de gestion d'énergie appelé PowerMeter [2].

Un nouveau marché pour l'industrie informatique

Le Président Obama en personne était intervenu dans ce débat lorsqu'il avait recommandé que l'argent de l'ARRA ("stimulus") fléché sur la Smart Grid, soit $3.4 milliards en soutien de projets, puisse contribuer à l'extension du réseau de communication haut-débit sur l'ensemble du territoire américain, notamment les zones rurales. Ainsi la solution d'un réseau de communication basé sur des protocoles IP (comme Internet), semblait privilégiée [3]. Il est évident que les industriels de l'informatique et notamment des fournisseurs de réseaux de communication de données, se positionnent sur ce terrain. Outre Google et IBM, dans l'industrie du logiciel et du service informatique, le grand du réseau, Cisco, vient de lancer sa gamme de produits, le 25 mai dernier [4] : ce sont des produits dérivés des routeurs et connecteurs classiques du type Ethernet Gigabit, mais adaptés à la norme SCADA du domaine de l'industrie électrique [5]. La raison de cet intérêt est simple, les analystes de Cisco pensent que le marché de la communication pour la Smart Grid va atteindre les 20 milliards de dollars par an d'ici 5 ans.

Deux industries basées traditionnellement sur des modèles régulatoires différents

Cependant de nombreuses différences fondamentales existent entre ces deux industries et une coopération parfaite ne pourra se faire rapidement et simplement. Pour reprendre les propos de Riecher : "il existe deux mondes. L'un est l'Internet ouvert avec une supervision fédérale. L'autre est l'industrie de l'énergie où la régulation au niveau des (50) états est une tradition". De ce fait les deux industries n'envisagent pas de la même façon le réseau de communication à déployer.

Les fournisseurs téléphoniques d'un côté, prévoient d'utiliser leurs réseaux pour transporter l'information. Ainsi Verizon Wireless tente aujourd'hui, en partenariat avec d'autres compagnies comme Itron, Ambient Corp et Qualcomm, de vendre ses applications Smart Grid aux fournisseurs d'électricité. Notamment grâce au déploiement de son réseau sans fil 4G basée sur la technologie Long term Evolution (LTE). De même, Silver Spring avait annoncé en décembre dernier un partenariat avec AT&T [6] pour utiliser le réseau de communication cellulaire de ce dernier pour supporter ses applications Smart Grid.

Cependant l'Internet public n'est pas la solution choisie par un grand nombre de distributeurs d'électricité. En effet, ils préféreraient utiliser leur propre réseau qui leur donnerait une entière indépendance. Par exemple, Vermont electric Power Co et Vermont Electric Cooperative ont annoncé leur volonté de ne pas faire appel à des fournisseurs commerciaux de communication : "Un réseau privé de communication servira mieux les besoins en énergie et les applications des réseaux intelligents".

De plus, l'un des principaux reproches avancés par les distributeurs d'électricité à la FCC est que les canaux de communication utilisés par l'Internet commercial sont trop vulnérables et pas suffisamment sécurisés pour servir d'ossature aux communications cruciales requises pour la gestion et le contrôle des flux sur le réseau électrique. Pour appuyer leur argument, ils reprennent l'exemple des dégâts infligés par la tornade Katrina en 2005, qui avait engendré une longue coupure des communications alors que les systèmes de distribution d'énergie, équipés de batteries de sauvegarde avaient beaucoup mieux résistés. Suite à cela la FCC avait demandé aux fournisseurs commerciaux d'ajouter eux aussi des batteries sur leur réseau. Cependant un système de stockage sur de grandes distances représente un coût encore trop élevé pour les fournisseurs de télécommunication.

Un avis cependant nuancé par certains fournisseurs

Certains distributeurs pensent cependant coopérer avec les fournisseurs de télécommunication : Cela peut prendre 30 ans pour avoir un déploiement à grande échelle du Smart Grid selon Ron Melton, directeur du projet Smart Grid au Pacific Northwest National Laboratory. Car l'industrie de l'énergie inclue plus de 3000 fournisseurs servant des grandes métropoles et aussi des petits hameaux, et il n'y a pas un consensus parmi eux. En effet, une infrastructure de télécommunication coûte très cher à mettre en place et certains fournisseurs d'électricités, trop petits, n'auront pas les moyens de le payer.

D'autre part pour installer leur réseau, les distributeurs ont besoin de quelque chose que la FCC possède : de la bande passante. Ils ont désespéramment besoin d'un accès au spectre de communications dédié aux communications sans-fil. La FCC a répondu à ce besoin en proposant comme option dans le FCC's Broad band plan de laisser les distributeurs utiliser une partie du réseau publique sécurisé sans-fil pour des transmissions sécurisées liées à la gestion de l'énergie.

Un rôle important à jouer par les instances de régulation

Une des questions essentielles reste de savoir comment l'accès aux données sur la consommation électrique et leur conservation sera géré. Restera-t-il du domaine des fournisseurs d'électricité ou sera-t-il ouvert à Internet, permettant ainsi aux compagnies privées de rentrer dans la compétition? La FCC qui régule essentiellement l'accès à l'information aura donc un rôle important à jouer.

D'autre part, pour le moment les distributeurs d'électricité ont reçu énormément de subventions de la part du gouvernement fédéral afin de les aider dans leurs initiatives de développement des réseaux intelligents. Cependant le gouvernement fédéral veut veiller à ce que leur déploiement soit le plus rapide possible et le "Electricity Consumers Right to Know Act" [7] a donc été introduit. Ce projet de loi déclare que tout consommateur doit avoir le droit d'accéder à l'information sur son usage de l'électricité et sur les prix de l'électricité en provenance des fournisseurs, "d'une manière gratuite, convenable et dans les délais", selon les termes du projet.

Si ce projet de loi est mis en application, dans les 6 mois qui suivront la FERC devra identifier les normes minimales que les fournisseurs d'électricité et les états devront adopter. Si l'un des fournisseurs ne parvenait pas au niveau des minima nationaux une année après que les standards aient étés publiés, les états pourraient le poursuivre en justice. Cette loi aurait donc pour conséquence de forcer les fournisseurs à s'équiper d'une infrastructure de télécommunication rapidement ou dans certains cas, à faire alors appel aux réseaux déjà existants, à savoir les réseaux utilisés par les fournisseurs téléphoniques ou Internet.


- [1] Le rapport est télechargeable à cette adresse: http://www.broadband.gov/download-plan/
- [2] Le logiciel PowerMeter est accessible à cette adresse: http://www.google.com/powermeter/about/
- [3] "Smart-grid money could assist broadband", Grant Gross : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/ilS7e
- [4] "Cisco helping utilities construct smart grids", Jim Duffy : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/wC3TE
- [5] SCADA, "Supervisory Control and Data Acquisition", http://redirectix.bulletins-electroniques.com/H6P4E
- [6] "AT&T and Silver Spring Hook Up Over the Smart Grid": http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Zz7bP
- [7] Lien vers le "Electricity Consumers Right to Know Act": http://www.opencongress.org/bill/111-h4860/show


Sources :
 - "Anxiety Builds Among Utilities Over the Communications Part of 'Smart' Grid" : NewYork times - 25/05/10: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Rwu3u
- "The Cellular Smart Grid Grows Up": earth2tech -27/05/10: http://earth2tech.com/2010/05/27/the-cellular-smart-grid-grows-up/
 


Origine: BE Etats-Unis numéro 210 (7/06/2010) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/63619.htm 

mardi 6 juillet 2010

Internet des services : inauguration du centre d'Innovation Theseus à Berlin

Le secrétaire d'Etat parlementaire au ministère de l'économie et de la technologie (BMWi), Ernst Burgbacher, a inauguré aujourd'hui le centre d'innovation Theseus à Berlin. L'objectif du programme de recherche Theseus [1] est de développer et de tester des nouvelles technologies pour l'Internet des services, comme par exemple la coordination de services de sécurité informatique. Il est soutenu par le BMWi à hauteur de 100 millions d'euros.

Ernst Burgbacher résume les grandes idées du centre d'innovation : "Le centre d'innovation Theseus est une grande avancée vers l'avenir. Nous donnons les moyens de rendre les résultats de recherche plus visibles et optimisons leur diffusion. Nous voulons engager les discussions avec l'industrie dès les premières phases de développement. Le gouvernement affiche clairement son objectif de réduire le fossé entre la recherche et la mise sur le marché de produits innovants."

Parmi les nouvelles technologies, développées dans le cadre du programme Theseus pour l'Internet des services, figurent le Web sémantique dont le but est d'interpréter et de traiter de façon autonome et automatique les informations issues d'Internet. Mais également les technologies du Cloud Computing (Informatique dans les nuages) qui visent à virtualiser les infrastructures IT, les logiciels ou les espaces de stockage et à les rendre accessibles à l'aide d'une simple connexion Internet haut-débit.

Le centre d'innovation Theseus, doté d'une surface de 500 mètres carrés dans le quartier de Tiergarten, accueillera des Workshops et des conférences réunissant des économistes, des scientifiques, des politiques et des acteurs de l'industrie. Un Espace Innovation est mis à la disposition des créateurs d'entreprises qui souhaitent effectuer des recherches, expérimenter des idées innovantes ou mener à bien des études marketing.


- Dr. Gudrun Quandel, Fraunhofer Heinrich-Hertz-Institut - tél : +49 (0) 30 31002 400 - email : gudrun.quandel@hhi.fraunhofer.de
- [1] Site Internet du programme Theseus : http://www.theseus-programm.de/default.aspx
- "THESEUS : les outils pour l'Internet des services", BE Allemagne 426 - 04/03/2009 - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/58043.htm
- "Technologies pour l'Internet des services - 1er symposium international pour le programme de recherche THESEUS", BE Allemagne 440 - 10/06/2009 - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59461.htm



Source: "Zukunft zum Anfassen: Burgbacher eröffnet THESEUS-Innovationszentrum", communiqué de presse du BMWi - 14/06/2010 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/VOtej

Origine : BE Allemagne numéro 487 (17/06/2010) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/63696.htm

dimanche 4 juillet 2010

14 défis scientifiques pour l'Europe

La présidence espagnole de l'Union Européenne qui s'achève fin juin a lancé l'opération "14 défis pour 2030". Il s'agit de proposer aux citoyens européens 14 défis scientifiques à relever et de leur demander de voter pour l'un d'eux. Le "gagnant" sera mis à l'ordre du jour des 27 ministres des sciences.

Le vote clos le 31 mai ne sera donc plus possible au moment où vous lirez ces lignes mais il est toujours intéressant de regarder les défis proposés et le choix des 107 309 personnes qui ont voté. Chaque défi est présenté et défendu par une personnalité via une vidéo que l'on peut regarder sur le site créé pour l'occasion [1].

On relèvera ici ceux défendus par des Espagnols, 7 sur 14, présidence oblige... :
- Ferran Adrià, le célèbre chef : que l'alimentation et la santé soient obligatoirement enseignées à l'école.
- Paulina Beato, économiste : que l'électricité soit stockable, notamment celle produite par les énergies renouvelables.
- Anna Cabré i Pla, géographe : que soit conçu un système public de protection sociale suffisant et durable, qui ne conduise pas à un accroissement de la population.
- Juan Ignacio Cirac, physicien, spécialiste d'optique quantique : que les théories quantique et relativiste de la physique soient unifiées.
- Rafael Matesanz, le père du système de don d'organe espagnol : que les organes puissent être substitués par des organes artificiels ou fabriqués à partir des cellules souches.
- Margarita Salas, biochimiste [2] : que chaque patient ait son profil génétique permettant d'élaborer les traitements personnalisés qu'il nécessite.
- Javier Tejada, physicien, spécialiste de magnétisme quantique : que nous puissions disposer de tous les robots nécessaires pour nous aider à vivre mieux et conquérir l'espace.

Résultats : aucun des 14 défis ne se détache vraiment des autres. Ils ont tous obtenu entre 4 et 9% des voix sauf trois qui ont dépassé la barre des 10% : les robots défendus par Javier Tejada (12%), les organes artificiels défendus par Rafael Matesanz (13%) et le stockage de l'électricité soutenu par Paulino Beato (14%). Un podium 100% espagnol donc !


- [1] Site des 14 défis : http://www.reto2030.eu/
- [2] Portrait de Margarita Salas dans le rapport "La Biomédecine en Espagne : état des lieux d'un secteur en plein essor", décembre 2009, téléchargeable gratuitement :
* En français : http://www.bulletins-electroniques.com/rapports/smm09_075.htm
* En espagnol : http://www.bulletins-electroniques.com/rapports/smm09_075_ES.htm


Source : El Pais du 28 avril 2010  
Origine : BE Espagne numéro 94 (31/05/2010) - Ambassade de France en Espagne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/63509.htm

jeudi 1 juillet 2010

Plus de 100 technologies innovantes au Grenoble Innovation Fair, GIF 2010

Les 5 et 6 octobre 2010, a Grenoble, se tiendra la 2eme édition du Grenoble Innovation Fair, le GIF10, organise par les dispositifs grenoblois mutualises Gravit, Grain et Petale. Unique en France, cet évènement international rassemblera durant deux jours, de jeunes entreprises a fort potentiel de croissance, des laboratoire de recherche et des groupes industriels.

Objectif du GIF10, stimuler et développer de nouvelles collaborations ainsi que des transferts de technologie autour du concept de l'innovation partagée. Temps forts de ces rencontres : la démonstration de plus de 100 technologies innovantes labellisées issues de l'arc alpin, des conférences autour du thème "Innovation et croissance durable", des échanges et des rendez-vous d'affaires, du Networking au travers du réseau GIF, enfin le Trophee GIF10.

Pour en savoir plus, contacts :
GIF 2010
- http://www.grenoble-innovation-fair.com
- Elisabeth Briand : tel. +33 (0)6 58 01 12 58 - email :
eli.briand@gmail.com


Origine:
BE France numéro 244 (28/06/2010) - ADIT / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/63817.htm