samedi 30 janvier 2010

G-Cloud : La stratégie TIC du gouvernement Britannique

Le gouvernement britannique souhaite mettre en place une nouvelle stratégie de réduction des coûts liés à l'informatique qui devrait entraîner une économie de 3,2 milliards de livres au cours des 10 prochaines années.
 
La virtualisation, le cloud computing (externalisation des serveurs et des applications) et l'utilisation du web 2.0 doivent lui permettre de proposer d'avantage de services publics sur Internet, l'utilisation de logiciels open source de limiter les coûts de fonctionnement. Selon un document officiel en cours de rédaction intitulé "Government ICT strategy : new world, new challenges, new opportunities" ayant filtré dans la presse britannique, la mise en place d'un "G-Cloud" (Government Cloud), tel que préconisé par Lord Carter dans le rapport "Digital Britain" en juin dernier, devrait permettre de standardiser et de simplifier l'infrastructure informatique du gouvernement, de favoriser la mise en oeuvre de services interopérables et de partager l'information plus efficacement.
L'objectif est de créer un réseau virtuel unique pour l'ensemble de la fonction publique au Royaume-Uni afin de remplacer le système actuel, jugé "fragmenté, peu fiable et coûteux", dans lequel chaque entité gouvernementale dispose de sa propre infrastructure et de ses propres services. Le rapport explique également comment le gouvernement souhaite rationnaliser son parc informatique d'ordinateurs de bureau en mettant en place des modèles d'architecture se conformant à certains standards écologiques auxquels devront se conformer l'ensemble des fournisseurs.

La stratégie met donc l'accent sur l'informatique verte : par le biais de la virtualisation et du cloud computing, le gouvernement compte limiter drastiquement les ressources informatiques aujourd'hui mises en oeuvre. La consolidation des datacenter à l'échelle nationale devrait permettre de n'utiliser que 10 à 12 datacenters pour héberger l'ensemble des ressources informatiques gouvernementales alors que plusieurs centaines d'entre eux sont aujourd'hui mobilisés. Cette consolidation permettrait de réduire les coûts de 300 millions de livres par an et de diminuer la consommation énergétique liée au fonctionnement de ces ressources de 75%.

Ce projet soulève cependant deux questions : est-il tout d'abord compatible avec les mesures envisagées par Lord Mandelson, le ministre des entreprises, de l'innovation et des compétences, pour lutter contre le téléchargement illégal ? En effet, si certains services ne sont disponibles que sur Internet, la suspension de la connexion à Internet, même temporelle, pourrait priver certains citoyens de l'accès à ces services et relancerait les débats parlementaires en Europe visant à faire de la connexion à Internet un droit fondamental.

Par ailleurs, malgré tous les avantages que procure le cloud computing, notamment la réduction des budgets d'infrastructure et de la consommation d'énergie, il pose un problème de confidentialité et de sécurité des données. Les applications et les données, parfois sensibles voire confidentielles, pourraient en effet être hébergées sur des serveurs dont le contrôle échapperait au gouvernement britannique.

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Note : Le rapport final était attendu avant la fin de l'année mais n'a pas encore été rendu public à l'heure où nous publions cette revue.


Sources :

Rédacteur : Vincent Gomel

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