lundi 1 janvier 2007

Microsoft veut développer la robotique

Dans l'édition de janvier 2007 de Scientific American, Bill Gates, le patron de Microsoft, prédit que notre avenir est lié à la robotique.

Le mot "robot" a été popularisé en 1921 par le Tchèque Karel Capek.
Microsoft vient entend jouer un rôle majeur dans le monde de la robotique et lance « Microsoft Robotics studio 1.0 », son premier système d’exploitation dédié spécifiquement à la programmation des robots.

Tandy Trower, directeur général de Microsoft Robotics Group. déclare «Microsoft Robotics Studio est notre réponse aux demandes de nombreux développeurs robotiques amateurs, académiques et commerciaux. [...] Nous avons démarré ce développement fin 2004, constatant que l'univers de la robotique d'aujourd'hui ressemblait à celui de l'informatique des années 70."

“Les sociétés créatrices de robots n’ont pas de système d’exploitation standards qui pourraient permettre le développement d’applications populaires sur une grande variété de composants robotiques”, précise Bill Gates, en bon commercial. “La standardisation du matériel reste limitée et seule une infime partie du code de programmation utilisé sur une machine peut servir à une autre. Autrement dit quand quelqu'un veut construire un nouveau robot, il doit la plupart du temps repartir à zéro.”

"Les robots sont de plus en plus fabriqués sur la base de technologies issues du monde PC, dont les coûts diminuent drastiquement", ajoute Tandy Trower, "le PC de demain sera mobile, incorporera d'avantage de capteurs pour communiquer avec nous et avec son environnement... les deux mondes vont se rapprocher et Microsoft entend fournir la base de développement qui permettra à cette industrie de croître très rapidement."

Le Microsoft Robotics Studio offre trois ensembles de composants :

  • une architecture runtime extensible permettant de travailler avec une très large palette de hardware, de systèmes à base de processeurs 8 ou 16 bits depuis un PC jusqu'à des systèmes 32 bits muti processeurs.

  • Un ensemble d'outils qui permettent une programmation et un debug faciles de scénarios d'applications robotiques. Cela inclut un environnement de simulation virtuelle haute résolution qui intègre un moteur de calcul de phénomènes physiques fourni par le moteur Ageia Technologies PhysX. Ces briques logicielles peuvent s'utiliser depuis visual studio ou visual studio express, mais un nouvel environnement en copier-coller est également fourni.

  • de nombreux exemples, avec les codes sources, pour illustrer la manière de démarrer une application robotique et comment on peut utiliser le langage de programmation de son choix à partir de Microsoft Robotics Studio.

Vous pouvez par exemple utiliser ces outils de développement avec le dernier kit robotique Lego NXT.

Microsoft Robotics adresse deux problèmes fondamentaux dans la programmation de systèmes proches du temps réel, devant gérer de multiples canaux de communication avec des capteurs ou des actuateurs : la programmation concurrentielle et la programmation distribuée.
Pour le premier point la réponse de Microsoft se nomme CCR (concurrency and coordination runtime), outils permettant de faciliter la programmation et la coordination de tâches parallèles.
La réponse au deuxième point se nomme DSS (decentralized software services), outils permettant de déporter les calculs sur un PC, ou un ensemble de PCs en réseau, même distants. Cela laisse augurer de nouvelles générations de robots, très mobiles et 'légers' s'appuyant sur la puissance de calcul d'unités déportées via des liaisons sans fil. Plus loin, DSS permet d'envisager des flottes de robots communiquant et coopérant ensemble...

Microsoft a réussi à entraîner l'ensemble de l'industrie informatique dans un gigantesque développement, l'industrie robotique a besoin d'un tel élan. Aujourd'hui les trop multiples environnements de programmation empêchent cette industrie de se développer. Une standardisation des briques de base va élargir la communauté, entraîner de nombreux laboratoires, étudiants, sociétés dans la course au développement d'applications. La baisse parallèle des coûts du hardware, l'arrivée de capteurs, senseurs, miniaturisés dans nos téléphones portables ou gadgets technologiques, le sans-fil, vont permettre de compléter cet écosystème.

Gageons que l'intérêt de Microsoft pour le monde du hardware n'est pas complètement étranger à cette vision...

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